Par Jean-Marc Nollet, député fédéral – Article publié dans le Colvert #25 (Printemps 2016)
Depuis plus d’un an les centrales nucléaires belges occupent le devant de l’actualité : fissures, incidents, péremption, sabotage, risque sismique, cyberattaques, incapacité de trouver une compagnie d’assurance,… Quelle que soit la porte d’entrée, tout est problème dans ce dossier !
Par sa structure même, le nucléaire concentre les risques : environnementaux bien entendu, mais également financiers. Le directeur financier d’EDF vient de démissionner. Il ne veut plus être complice du projet de nouvelle centrale nucléaire en Grande-Bretagne, projet qui risque de faire couler l’entreprise et faire « cracher » les finances publiques (et donc les citoyens contribuables).
Mais chez nous, Marie-Christine Marghem s’entête. Et le gouvernement « Michel – Electrabel » relance Doel 3 et Tihange 2 tout en prolongeant de 10 ans les vieilles centrales de Doel 1 & 2. Par contre, toujours aucune nouvelle sur les auteurs et les raisons du sabotage de Doel 4. C’était pourtant il y a déjà 20 mois… Depuis lors, des militaires sont arrivés sur chacun des sites nucléaires, y compris sur le site de l’IRE à Fleurus. Mais aussi nombreux que soient ces soldats, ils ne peuvent évidemment rien faire contre les incapacités des vieilles centrales de Doel de faire face à un tremblement de terre ou à une chute d’avion.
Il faut quitter ce système centralisé ; ouvrir le réseau, développer et y accueillir les énergies renouvelables. C’est ça l’avenir, c’est ça la modernité, c’est ça aussi le moins cher et le plus sûr. Mais il faut aussi et surtout commencer par réduire nos besoins énergétiques : efficacité et sobriété sont des mots d’ordre complémentaires.
5 ans après Fukushima et 30 après Tchernobyl, notre combat contre le nucléaire énergétique continue. Même si certains textes sont adoptés, les écologistes sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Et les associations ont pris le relais en multipliant les recours en justice, y compris à partir de nos pays voisins.
Comme le disait l’autre jour en réunion du bureau du MR le papa de notre actuel premier ministre « les centrales fissurées, moi aussi ça me fiche la trouille »… Si même lui le dit, c’est qu’il est vraiment temps de passer à autre chose. Vite, « créons demain » !